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Mis à jour en décembre 2023 - Être heureux·se au travail. Pour certain·es, cette affirmation tient plus du fantasme que de la réalité.
Entre une charge de travail croissante, gestion des relations hiérarchiques délicate, envie de bien faire et pression managériale… Il peut parfois être compliqué de s’épanouir au travail.
Pourtant, le développement du « happiness » (ou « feel good ») management insuffle depuis quelques années un vent de fraîcheur dans le management d’entreprise conventionnel.
Alors, qu’est-ce que le bien-être au travail et quels sont les leviers d’action pour votre entreprise ? Avantages, fonctionnement, personnes impliquées : découvrez notre guide complet sur le bien-être en entreprise 🎬
Comment définir le bien-être au travail ?
Améliorer le bien-être des équipes consiste à trouver des leviers pour favoriser une meilleure qualité de vie au travail afin d’augmenter la satisfaction de ces dernier·es. Les talents heureux sont :
- 10 fois moins malades
- 2 fois plus productif·ves
- 2 fois plus fidèles (en terme de temps passé dans l’entreprise) que les autres.
Un objectif de management qui explique sans aucun doute pourquoi le bien-être s’intègre souvent dans la stratégie d’entreprise et pourquoi la semaine du bien-être au travail prend de plus en plus d’ampleur au fil des années.
Mais de quoi parle-t-on concrètement lorsque l'on parle de bien-être au travail ? L'Organisation Mondiale de la Santé nous propose la définition suivante :
Un état d'esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d'un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et de l'autre les contraintes et les possibilités du milieu de travail.
L'Organisation Mondiale de la Santé
Qui s'occupe du bien-être au travail ?
La Direction Générale
Le ou la CEO a une place centrale pour agir sur les sujets de bien-être en entreprise. En effet, il est de son ressort de veiller à la cohérence entre la stratégie de l’entreprise, les intérêts des actionnaires ainsi que ceux des salarié·es.
Or, mettre au devant de la scène le bien-être des équipes implique forcément, pour l’entreprise, une vision à long terme favorable au développement du capital humain. C’est donc à la Direction Générale que revient la tâche de fixer un cap, de mettre en place des objectifs concrets et de donner les moyens à ses équipes de réussir.
Enfin, les entreprises reconnues pour leur excellente qualité de vie au travail ont souvent comme points communs une Direction :
✅ Sponsor de ses initiatives
✅ Qui incarne totalement le sujet
✅ Faisant preuve d'exemplarité à ce propos.
L’entreprise a un rôle clé à jouer pour faire en sorte que les contraintes professionnelles que sont la pression de l’activité, le manque d’autonomie, la surcharge de travail, les imprévus professionnels ou le changement, ne deviennent pas des remparts contre le bien-être au travail.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail
La Direction des Ressources Humaines (ou CHRO)
Le ou la CHRO est la personne qui orchestre toutes les actions en faveur du bien-être des collaborateur·rices.
Il/Elle donne les orientations stratégiques pour mettre en place des programmes facilitant les conditions de travail. Grâce à sa vision globale, ce·tte professionnel·le est capable d’identifier et de mesurer les points sensibles ou d’amélioration du bien-être au travail, par des données quantitatives (arrêts de travail, turnover, etc.) et qualitatives (entretiens individuels). Misant sur l’écoute et le travail d’équipe, le/la CHRO peut s’entourer de :
- La Direction Diversité et Inclusion, afin de favoriser l’adaptation des talents quel que soit leur profil ;
- La Direction des Relations Sociales, pour entretenir une entente efficace avec les syndicats ;
- La Direction QVT (Qualité de Vie au Travail), afin de déployer des programmes bien-être au travail adaptés à l’entreprise.
Les Talent Acquisition Managers (ou chargé·es de recrutement)
Les chargé·es de recrutement ont non seulement la mission de repérer les talents à fort potentiel et sélectionner les futurs membres d'une équipe, mais aussi de piloter le processus de recrutement et d’intégration.
L’enjeu est de repérer les failles éventuelles dans l’expérience candidat·e et de développer des solutions susceptibles d’augmenter le bien-être en entreprise et d’attirer les bons talents.
Les Responsables RH
Certain·es de ces professionnel·les ont pour objectif d’accompagner les collaborateur·rices dans leur évolution de carrière en identifiant les perspectives de mobilité interne.
Les collaborateur·rices peuvent ainsi se sentir épanoui·es dans leurs rôles en sachant que la gestion de leur carrière est assurée sur le long terme, grâce aux formations et accompagnements de l'entreprise. Le tout contribue évidemment à améliorer la satisfaction au travail.
45% des salarié·es souhaitent que leur entreprise développe des programmes avancés d'apprentissage et de développement personnel (ParlonsRH)
Les responsables de la Communication Interne
Afin de promouvoir l'image de l’entreprise et relayer les différentes initiatives auprès des salarié·es, les responsables de la communication interne ont un rôle clé.
Véritables interfaces entre la Direction Générale et les équipes, ils/elles diffusent les valeurs de l'entreprise à travers des action spécifiques, permettant d'incarner concrètement certains engagements. Des valeurs correctement diffusées contribuent à augmenter l’engagement collaborateur·rices.
La Direction RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale)
En collaboration étroite avec les Ressources Humaines, les responsables RSE mobilisent les collaborateur·rices autour de projets sociaux ou environnementaux visant à améliorer l'impact de l'entreprise.
Une entreprise qui s'engage dans une démarche RSE ambitieuse favorise le sentiment d’appartenance et de bien-être au travail des collaborateur·rices, fier·es de donner du sens à leurs missions.
La Direction de l’Innovation
La Direction de l’Innovation a en charge d’infuser l’esprit d’innovation au sein de l’entreprise.
Ce rôle est stratégique, quand on sait que 76 % des actif·ves souhaiteraient que leur entreprise les incite davantage à innover au quotidien ! Le/la Directeur·rice de l’Innovation met en place des partenariats apportant de nouvelles solutions technologiques pouvant avoir une incidence importante sur la qualité de vie au travail (QVT). Il/Elle peut être aussi amené·e à organiser des challenges créativité ou des événements d’innovations participatives.
La Direction Santé et Sécurité au Travail (SST)
Le pôle santé et sécurité veille à ce que des conditions élémentaires soient appliquées (crucial, notamment dans le secteur industriel), puisque le bien-être au travail commence d'abord par des conditions de travail sécurisées.
Ces professionnel·les s’assurent également que les besoins primaires des équipes soient satisfaits. En lien avec le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) ou les délégué·es du personnel, il participe à l’analyse des risques, à la mise en place et au suivi des actions de prévention et de respect des normes HSQE (Hygiène, Sécurité, Qualité, Environnement) ou encore à la prévention des RPS (risques psycho-sociaux) et des TMS (troubles musculo- squelettiques).
La Direction Santé et Sécurité est aussi la garante de la "Politique Accident Zéro", car il veille à ce que les consignes de sécurité soient comprises et respectées par l’ensemble des collaborateur·rices. Enfin, il s’assure de l’ergonomie des postes de travail et notamment en ce qui concerne la prévention des risques et des TMS (troubles musculosquelettiques).
L'Office Manager (ou Workplace Manager)
Le rôle du ou de la Workplace Manager est de proposer un environnement de travail agréable, pratique et confortable, favorisant le bien-être sur le lieu de travail.
Cela peut concerner le choix du mobilier, la gestion des espaces de travail, la gestion des déchets... Cette personne est prescriptrice de solutions pratiques ou logistiques pour améliorer la QVT, comme mettre à disposition une salle de sport ou des douches au sein de l’entreprise.
Le CSE (Comité Social et Économique)
Le Comité Social et Économique (CSE) a un rôle important à jouer dans le bien-être au travail, car il permet de collecter et de remonter les demandes et les besoins des collaborateur·rices. Il/Elle veille à ce que ce droit d’expression des salarié·es soit respecté et entendu par la Direction.
Les collaborateur·rices
Bien évidemment, le/la salarié·e a un rôle central à jouer dans son propre bien-être en entreprise. L’entreprise accompagne le talent dans une démarche QVT - reste à lui/elle d'adopter et s'approprier les nouvelles solutions proposées. C'est aussi le devoir du / de la salarié·e d'alarmer l'entreprise si des dysfonctionnements existent et nuisent à sa qualité de vie.
Les responsables du bonheur dans l’entreprise se trouvent à tous les étages du management, en commençant par les membres du Comité de Direction qui, tout en respectant les objectifs des actionnaires, doivent garder à l’esprit qu’une entreprise heureuse est une entreprise performante.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail
Zoom sur le métier de Chief Happiness Officer 🔍
Un métier (dont on a beaucoup entendu parler ces dernières années) est au cœur de cette stratégie d’entreprise : le Chief Happiness Officer (CHO). Les missions de l’Happiness Manager sont d’identifier, comprendre et répondre aux besoins des collaborateurs pour contribuer à faire du bureau un véritable lieu de vie. Avec finesse et créativité, il/elle doit adapter le management aux besoins de chacun·e puisque les attentes diffèrent d’un·e employé·e à l'autre, tout comme la vision du bien-être au travail et du bonheur.
Pour agir, le/la CHO doit actionner différents leviers d’actions :
- S’engager à offrir un traitement égal pour toutes et tous : même si cela semble évident, le mauvais traitement est l’une des causes principales du « turnover » dans le monde du travail. Une étude bien-être au travail a montré que seulement 44 % des employé·es affirmaient ressentir de l'estime de la part de leur entreprise. Or, le respect est un composant essentiel du bien-être au travail.
- Satisfaire les besoins de sécurité et d’appartenance : d’après la pyramide de Maslow, si les besoins primaires d’une personne ne sont pas satisfaits, il est inutile d’essayer de satisfaire ses besoins d’estime, moteur essentiel de la perception du bonheur.
- Porter la voix des employé·es : toutes les personnes qui travaillent pour une entreprise doivent être entendues. Pour ce faire, ils/elles ont besoin que leurs idées et leurs besoins soient pris en considération. Peu importe s’il s’agit d’un appel téléphonique, un e-mail ou un retour sur leur travail, ils/elles ont besoin de savoir que quelqu’un les écoute et les considère.
Pourquoi le bien-être au travail est-il si important ?
1- Souder les équipes
D’après une étude menée par Randstad en 2019, 54 % des millenials français (25-34 ans) recherchent en priorité une bonne ambiance au travail, juste après une rémunération attractive. Pour la Génération Z (18-24 ans), ce critère arrive même en première position pour 55 % des votante·s.
Les raisons de favoriser le bien-être au travail des talents ne manquent donc pas. La première consiste à souder les équipes en place en trouvant des valeurs communes aux collaborateur·rices et à l’entreprise, pour leur permettre de grandir ensemble.
Cela passe notamment par l’organisation d’événements (comme des déjeuners à thème, des soirées pour célébrer des événements marquants pour l’entreprise, etc.) ou par d’autres outils de team building pour motiver et améliorer la cohésion d’équipe.
Le bonheur ne rime pas nécessairement avec baby-foot. C’est en étant exemplaires, et en faisant redescendre cette exemplarité jusqu’au plus bas niveau hiérarchique, en l’insufflant dans toutes les décisions, que les managers sauront faire de leur entreprise une entreprise qui rayonne et qui réussit.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail
2- Réduire le taux de turnover
Le bien-être au travail permet de faire diminuer le turnover. Concrètement, si l’entreprise rayonne sur le marché de l’emploi et bénéficie d’une image positive, il lui sera plus facile d’attirer les meilleurs talents et de fidéliser les équipes actuelles. 46 % des salarié·es veulent travailler dans une entreprise qui garantit le bien-être au travail et la santé mentale et physique.
Facteur de productivité et de fidélisation des collaborateur·rices, le bien-être professionnel est plus que jamais essentiel - notamment dans un contexte de forte inflation.
Comment promouvoir le bien-être au travail ?
Zoom sur les entreprises qui mettent en place des solutions bien-être au travail
1. Le Calm Space de Renault
Les Français·es ne dormiraient pas assez. Pour permettre à leurs collaborateurs de profiter des bienfaits d’un sommeil réparateur dans la journée, Renault a mis en place une salle de sieste. Le « Calm Space » a été testé par les 2 400 salariés du site en tant qu’outil de prévention pour éviter les accidents et prendre soin de la santé des équipes. Le bien-être au travail augmente grâce à ces espaces dédiés à la détente. De plus, les réunions peuvent être source de stress : créer un cocon pour organiser des réunions moins officielles en règle générale permet de détendre les employés.
2. Harmonie Mutuelle et ses challenges bien-être
Harmonie Mutuelle s’est positionnée comme un acteur engagé du sport en faveur du bien-être au travail : ils sont partenaires de plus de 200 événements running et marche. Et l’entreprise défie ses propres collaborateurs à faire plus de sport grâce à des challenges connectés. Augmenter son rythme cardiaque durant la semaine peut améliorer la motivation et augmenter la créativité. Les études démontrent que le simple fait de marcher régulièrement favorise de nouvelles connexions entre les cellules cérébrales.
3. WeWork et son projet de verdure au bureau
WeWork défend les avantages des plantes d’intérieur dans un bureau. Les bienfaits des plantes ne sont plus à prouver : elles améliorent le confort de vie et par conséquent le bien-être au travail. La végétation occupe donc une place essentielle dans tous les espaces de coworking WeWork.
4. Des aides financières pour ceux qui viennent au vélo comme chez Sport Heroes
Autre idée de bien-être en entreprise : apporter une aide pour les trajets quotidiens de vos salariés. Par exemple, vous pouvez mettre en place une flotte de vélos électriques si votre budget le permet. Sinon, il existe d’autres solutions telles que les vélos partagés, les aides à l'achat, le forfait mobilité durable, ou même des aides financières pour celles et ceux qui viennent au bureau à vélo comme chez Sport Heroes (ce qu’on appelle un service de vélotaf).
5. Des fruits de saison chez Cellnex
L’entreprise Cellnex, opérateur de télécommunication, met à disposition des fruits de saison pour tous les collaborateurs. L’objectif est de lutter contre la malnutrition dont la cause est principalement les pauses déjeuner trop courtes. Pour apporter toutes les vitamines dont les employés ont besoin et booster le bien-être au travail, rien de plus simple que de mettre une corbeille de fruits en libre service !
La déconnexion est un sujet majeur dont les entreprises comprennent aujourd’hui le véritable enjeu. La multiplication des usages numériques a également multiplié les conséquences sur la santé physique des salariés, avec notamment une dégradation de la vue, une amplification des troubles musculo-squelettiques, des conséquences fâcheuses sur la qualité du sommeil et sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail
6. Des semaines de vacances en plus chez Paypal et Nike
Paypal, le service de paiement en ligne, compte 80 salariés en France. L’entreprise a décidé d’accorder 4 semaines de vacances supplémentaires (en plus des congés habituels) pour développer un projet personnel, voyager ou simplement déconnecter. Ils organisent également des cours de yoga et de Pilates pour travailler à la fois sur le bien-être au travail du corps et de l’esprit. Chez Nike, ils proposent une semaine de repos à leurs salariés pour prendre soin de leur santé mentale.
7. Bien-être physique et mental chez Biscuits Leclerc et Starbucks
L’usine Biscuits Leclerc a créé un centre de sport pour les employés et leurs familles. Ce centre possède un terrain de squash, mais aussi un kiné et une salle de musculation. Les collaborateurs peuvent ainsi se dépenser avant ou après une journée de travail : cette initiative contribue à un meilleur équilibre vie personnelle et vie professionnelle. Starbucks offre également aux employés et aux membres de leur famille 20 séances de thérapie par an.
Les 4 conseils de Stéphane Yaïch pour cultiver le bien-être au travail
Stéphane Yaïch se définit comme un « Chasseur de stress ». Après un parcours professionnel de 30 ans à la direction d’agences de communication, il est aujourd'hui coach et sophrologue certifié, conférencier et formateur spécialisé en « bien vivre au travail ». Il s’appuie sur sa propre expérience du burn-out pour accompagner les salariés, les managers sur la prévention du stress, et sur les différentes dimensions du bien-être au travail. Nous lui avons donc demandé comment améliorer le bien-être au travail, et voici ce qu’il nous a conseillé :
- Donnez du sens : "Beaucoup de salariés sont en perte de sens et de repères. Lorsque l’on accompagne une mission, du sens de la mission, on favorise l’engagement car on donne la possibilité à l’individu de se projeter dans la réussite collective, de s’y reconnaître."
- Donnez la parole : "En donnant la possibilité à chacun de s’exprimer et de contribuer, à condition de prendre en compte la parole donnée, l’entreprise se met dans une posture d’écoute qui est essentielle dans la relation de confiance qu’elle établit avec ses collaborateurs."
- Cultivez l’optimisme : "Marque de fabrique des leaders, l’optimisme est avant tout une manière de penser différemment, et de communiquer cette capacité autour de soi pour en faire un outil de motivation et de performance. Bref, c’est un super-pouvoir à développer et entretenir."
- Célébrez les succès : "Chaque petite victoire est une invitation à aller toujours plus haut et à s’engager encore plus loin : lorsque l’on me félicite pour le petit pas que je viens de faire, je me sens plus fort pour en faire un grand !”
La boîte à outils du bien-être au travail
Le sport en entreprise, levier de bien-être au travail
Pour une amélioration de la qualité de vie
Depuis quelques années, on observe un engouement de plus en plus prononcé pour la pratique d'activités physiques et de bien-être entre salariés d’une même entreprise. Il peut s’agir d’aller courir pendant la pause-déjeuner, de monter une équipe de sport collectif et de s’inscrire dans un championnat départemental, ou encore de participer à des compétitions telles que des marathons en arborant fièrement le logo et le nom de son employeur. Ceux qui pratiquent une activité physique et de bien-être dans le cadre de leur vie professionnelle le font pour plusieurs raisons :
20%
pratiquent du sport au travail pour décompresser
17%
pour garder la forme
9%
pour mieux connaître leurs collègues
Pour une meilleure marque employeur
Si les bienfaits de ces actitivtés pour les collaborateurs ne surprennent guère, les chiffres de l’impact de l’activité physique et de bien-être sur le fonctionnement de l’entreprise sont très intéressants. Il a en effet été observé une hausse de la rentabilité nette allant jusqu’à 14 %, et de 6 à 9 % de la productivité par salarié ! C’est aussi un plus pour l’image de l’entreprise puisque les employés donnent la note de 7,7/10 en moyenne pour la qualité de vie au travail dans leur entreprise lorsqu’elle propose des activités physiques et de bien-être, alors que la moyenne nationale est autour des 6/10. Les collaborateurs estiment qu’une entreprise qui leur propose de faire ce type d'avantages est dynamique, moderne, innovante et attractive.
Les salariés donnent la note de 7,7/10 en moyenne à leur qualité de vie au travail quand ils travaillent dans une entreprise qui leur propose des activités sportives.
Pour plus de bien-être professionnel
Au-delà des bénéfices physiques ou en lien avec l’esprit d’équipe, la pratique d’une activité physique ou de bien-être est également recommandée pour se sentir mieux au quotidien et dans son travail. En effet, il est reconnu que les employés qui pratiquent ont un équilibre physique et mental qui leur donne une attitude très positive dans leur travail et sont généralement moins stressés que leurs collègues qui ne font pas de sport.
Optimiser les conditions de travail pour améliorer le bien-être des salariés
Des espaces accessibles et inclusifs
L’accessibilité est devenue une priorité des espaces de travail contemporains. C’est une notion très large qui va de l’inclusion de tous les modes de transport des salariés jusqu’à l’accessibilité des terminaux informatiques en passant par la facilité d’accès aux différents espaces (salles de réunion, salles de repos, cuisines communes, etc.). Le bien-être au travail passe par l’environnement en lui-même et tient compte de la diversité des publics de l’entreprise (diversité de genre, d’âge, de maîtrise du numérique, etc.).
Privilégier la santé et le bien-être au travail peut aussi passer par des parcours qui incitent à la marche plutôt qu’à de longues périodes de stations assises : de nombreux bureaux se dotent d’une salle de sieste ou de tapis de marche. Offrir un accès extérieur ou l’accès à un espace de ressourcement nettement séparé des espaces de travail est aussi essentiel pour des pauses de bonne qualité.
Inclure un vestiaire et des douches pour soutenir la pratique du sport en entreprise rend aussi l’activité sportive accessible aux salariés.
Des espaces flexibles et modulables
De nombreuses entreprises expérimentent le placement libre des salariés sur les postes de travail. À mi-chemin entre l’open-space souvent critiqué pour son caractère bruyant, et l’assignation d’un bureau fixe et fermé qui rend difficiles les interactions sociales, ce concept innovant séduit de plus en plus. Il permet aux salariés de choisir leur bureau en fonction de leur activité du jour ou du moment et d’en changer aisément au gré du planning de la journée.
Certains lieux de travail ont aussi différentes vocations en fonction des horaires et des jours de la semaine, comme certains lieux de coworkings qui accueillent tantôt une formation, tantôt une conférence, tantôt plusieurs petits groupes de travail. Les cloisons modulables et le mobilier facile à déplacer (à recomposer au gré des besoins) répondent à ce besoin constant d’adaptation. En favorisant la spontanéité et les interactions sociales, ces solutions dynamisent les équipes, stimulent la productivité et le bien-être au travail.
Il s’agit de prendre conscience des comportements nocifs qui se sont instaurés de manière implicite, de faire le tri dans ceux qui polluent le bien-être des collaborateurs, tout en préservant leur efficacité et d’assainir les environnements de travail.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail
Des ambiances propices au bien-être
L’architecture d’intérieur des espaces de travail fait la part belle aux ambiances. En jouant sur les matériaux, les couleurs et les formes, on favorise à la fois l’identification rapide de l’entreprise et l’instauration de climats propices au bien-être en entreprise : confort, luminosité, caractère agréable du lieu qui donne envie d’y rester, etc. L’ambiance renforce ou détermine la fonction du lieu : échanger en groupe, collaborer, se détendre ou se concentrer. Par un jeu de couleurs, la lumière, le choix des matériaux et le mobilier à disposition, faites appel aux facultés sensorielles des collaborateurs : l’odorat, l’ouïe et le toucher en plus de l’aspect visuel auquel on pense spontanément.
Se pencher sur la conception du lieu de travail est donc un élément incontournable d’une politique de bien-être au travail réussie. L’influence d’un lieu de travail bien conçu sur l’attractivité de l’entreprise et sa capacité de rétention des talents est aujourd’hui largement reconnue.
Convaincre ses salariés de participer à votre programme bien-être
Vous avez mis en place un programme de bien-être au travail ? Vous avez fait un premier pas dans la bonne direction, félicitations ! Maintenant, la prochaine étape consiste à convaincre vos salariés d’y participer. Comment garantir le succès de votre programme ? Nous vous donnons 5 clés.
1. Expliquer pourquoi c’est essentiel
Concernant le mieux-être au travail, ne laissez pas vos employés comprendre par eux-mêmes le fonctionnement et l’intérêt du programme. Il faut souvent commencer par les éduquer sur la notion de bien-être : ce que c’est, les différentes formes d’épanouissement, les solutions qui existent, etc. En sensibilisant les salariés sur leurs besoins et les options qui s’offrent à eux, ils seront beaucoup plus réceptifs à votre programme bien-être en entreprise.
Surtout, expliquez qu’il n’y a pas à avoir honte de ressentir ce besoin de prendre soin de soi. L’empathie est cruciale pour convaincre les collaborateurs de participer. Il est parfois nécessaire de donner cette « permission » aux employés de partager leurs préoccupations en matière de santé mentale et de bien-être au travail.
Organisez des sessions durant lesquelles vous détaillez les principes du programme, ses objectifs et les ressources utilisées. Plus vous communiquez, plus vous stimulez leur curiosité et leur motivation.
2. Impliquer les salariés dans le programme dès son lancement
Peu importe à quel point votre programme bien-être au travail est intéressant, vous devez impliquer les employés pour les motiver sur le long terme. Vous pouvez par exemple leur proposer de choisir le nom et le logo du programme, ou bien de devenir ambassadeurs ou chefs d’équipe pour motiver les collègues. C’est en plus une excellente manière de développer ses compétences de leadership !
Mettez à l'honneur des salariés qui sont à l'initiative de projets personnels liés à votre programme. Vous avez peut-être des passionnés de yoga dans votre entreprise, ou des initiés à la méditation ? Peut-être que des adeptes du bien-manger pourraient animer des ateliers avec des collègues ? Les possibilités sont infinies, et les meilleures ressources dont vous disposez sont probablement déjà présentes en interne !
3. Impliquer le top management
Il est important de former le top management aux sujets comme le bien-être des salariés au travail. Pour créer une culture du bien-être, les managers doivent insuffler la bonne dynamique. Ils doivent incarner votre programme à travers des prises de parole, des vidéos, etc.
Par exemple, une courte vidéo d'un haut dirigeant parlant franchement de son expérience vis-à-vis de la santé mentale et de la façon dont il a utilisé les ressources de l'organisation pour faire face à la situation est une excellente idée. Vos employés vont alors enfin prendre du temps pour eux et devenir des participants actifs vis-à-vis de leur épanouissement personnel. La création d’une culture bien-être est un levier puissant pour une entreprise : elle devrait se positionner comme un objectif prioritaire pour toutes les organisations.
Au cœur des soft skills, une mauvaise gestion du stress et des émotions sont les principaux obstacles au bien-être des salariés, mais encore plus des managers, et des dirigeants. Car un manager stressé est un manager stressant.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail
4. Proposer un programme le plus inclusif et accessible possible
Parmi tous les employés qui ont indiqué qu'ils auraient pu participer à un programme de bien-être au travail en 2020 mais ne l'ont pas fait, 38 % ont déclaré que c'était parce qu'ils étaient trop occupés. Votre programme doit parler à tout le monde, quel que soit le niveau, l'âge, le métier. Tout le monde doit y trouver son compte. Par exemple, si vous ne proposez qu’un abonnement à une salle de sport, les personnes avec des problèmes de santé ou physiques seront exclues. Leur motivation est alors susceptible de chuter.
Voyez plus grand en planifiant des activités diverses : des déjeuners, des soins, des séances de méditation, des conférences sur la gestion du stress, etc. Sur la problématique du bien-être au travail, la pression des pairs peut se révéler positive puisque chacun peut influencer l’autre dans la bonne direction. Il est souvent plus facile d'atteindre les objectifs en groupe plutôt que seul. Encouragez les employés à travailler sur leur santé en se liant à des collègues qui partagent un intérêt commun.
5. Récompenser et valoriser les efforts
Pour convaincre vos salariés de participer à des activités bien-être, vous devez identifier ce qui les anime. Est-ce l’argent ou les cartes-cadeaux, ou plutôt la fierté et la reconnaissance publique ? Les deux peuvent servir de tremplin vers le succès. Les récompenses matérielles comme les éloges permettent de maintenir la motivation des collaborateurs et d’encourager leurs futurs efforts. Tous les employés ne sont pas intéressés ni motivés par les mêmes choses. Généralement, on distingue deux types de motivations :
- La motivation intrinsèque : elle provient de l'intérieur, comme la fierté d'un travail bien fait ou la satisfaction de faire une différence au sein de la communauté ou d'une organisation.
- La motivation extrinsèque : elle survient de récompenses plus traditionnelles, comme des cadeaux ou des bons d'achat.
Dans un monde de plus en plus complexe, dans lequel l’urgence et le changement permanent sont devenus la norme, le collaborateur a besoin d’être guidé et accompagné avec bienveillance, d’être secouru parfois, et surtout d’être remercié et félicité. Il ne s’agit pas de le faire une fois par an, lors de l’entretien d’évaluation, mais chaque jour, à chaque fois que l’occasion se présente.
Stéphane Yaïch
Consultant bien vivre au travail