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Télétravail : comment augmenter la productivité de vos équipes ?
La pandémie mondiale a bouleversé l'organisation et les rythmes de travail des entreprises. Le télétravail s'est formalisé à tel point que cette pratique s'est pérennisée. Vécu d'abord comme une contrainte, il a été adopté par un grand nombre de salarié·es : selon une étude Chaire Workplace Management, 73 % déclaraient vouloir continuer à travailler à domicile (septembre 2020).
Alors, si les équipes des Ressources Humaines se sont adaptées comme elles le pouvaient en mars 2020, il est maintenant temps de formaliser les conditions de ce nouveau mode de travail pour le rend plus productif et durable.
C’est une priorité des DRH pour 2022 puisque 73 % prévoient de se pencher attentivement sur le développement et la consolidation du télétravail au sein de leur entreprise, d'après un sondage de l'ANDRH (février 2021).
Le premier pas vers cette formalisation : la charte de télétravail. Cet outil permet d’offrir à ses collaborateurs un cadre professionnel et collectif clair et précis. Enjeu majeur pour la santé de l’entreprise à long terme, on vous délivre les conseils pour rédiger une charte de télétravail adaptée à votre culture d'entreprise et votre organisation. Mais attention, il faut aussi mettre en place les bons outils et mesures pour maintenir la productivité et l'engagement de vos équipes. Dans ce guide télétravail complet, découvrez notre TO DO et nos conseils pour maximiser votre stratégie télétravail en full remote ou en format hybride.
1. Créer sa charte de télétravail
Recueillir les besoins et les attentes de vos équipes
L’un des facteurs majeurs de la réussite d’une politique de télétravail, c’est la co-construction. Depuis la crise sanitaire du Covid-19, de nombreuses entreprises souhaitent inscrire ce mode d’organisation dans un cadre plus durable. Pour éviter tout problème ou objection dans le futur, il est donc important pour les entreprises de formaliser le télétravail et d’en communiquer les règles à toutes les personnes concernées. Mais passer d’un modèle de travail classique à un modèle de télétravail complet ou partiel ne peut se faire sans l’adhésion de l’ensemble des équipes !
Étape primordiale avant d’élaborer une charte de télétravail : demandez leur avis à chacun·e de vos collaborateur·rices, via un sondage créé par vos équipes Ressources Humaines en collaboration avec les délégué·es des salarié·es. Sonder vos équipes, c’est garantir leur implication dans la politique de votre entreprise et renforcer leur sentiment d’appartenance à l’entreprise : elles sont en accord avec les valeurs et les règles de télétravail, ce qui contribue à leur assurer une meilleure qualité de vie au travail (QVT) C’est LA solution pour pérenniser cette nouvelle organisation !
Définir le rythme de télétravail en full remote ou travail hybride
Après avoir sondé vos salarié·es, réunissez l’ensemble des acteurs (équipe des Ressources Humaines, managers, délégué·es des salarié·es, DSI, etc.) pour prendre en compte toutes les préoccupations des équipes et ainsi pouvoir entamer les négociations en vue d’un accord collectif. Votre charte devra clarifier les conditions dans lesquelles vos salarié·es ont recours au télétravail. Elle est en quelque sorte un mode d’emploi précisant les objectifs et conditions du télétravail, les droits et devoirs des télétravailleur·ses, les modalités, etc. En somme, elle définit les règles de votre politique, notamment le rythme : en full télétravail ou en format hybride ?
Si vous optez pour la seconde option, voici les variables à prendre en compte pour équilibrer le travail en home office et le travail en présentiel :
- le minimum et maximum de jours de télétravail (par semaine ou par mois) ;
- l’anticipation des demandes de télétravail auprès du·de la manager ;
- les critères d’éligibilité au télétravail ;
- les lieux mis à disposition pour le télétravail (espaces de coworking) au sein des bureaux de l’entreprise ;
- le budget alloué à l’équipement des salarié·es en télétravail ;
- les équipements (mobilier, informatique, logiciels) fournis à chaque collaborateur·rice pour lui garantir de bonnes conditions de télétravail ;
- le processus en cas de déménagement d’un·e salarié·e et/ou en cas d’accident de travail ;
- les droits des salarié·es, en précisant bien que les salarié·es en télétravail ont les mêmes droits que l’ensemble des salarié·es en entreprise ;
- la confidentialité pour préserver la confidentialité des informations détenues dans le cadre de l’activité professionnelle, même en télétravail hybride.
Communiquer sur votre charte de télétravail
Une fois cette charte créée et approuvée par toutes les parties, il reste une étape supplémentaire et incontournable : communiquer et introduire le télétravail en entreprise en entamant un véritable dialogue social. C’est l’occasion de créer un grand moment de rassemblement. Commencez par donner les résultats du sondage, puis présentez la charte de télétravail et prenez le temps de répondre à toutes les questions des collaborateur·rices.
Certain·es n’auront peut-être pas l’envie ou le besoin de s’exprimer tout de suite : donnez-leur la possibilité d’envoyer des questions (de façon anonyme ou à travers les délégué·es du personnel) sur la politique de télétravail pour y répondre plus tard à l’occasion d’une nouvelle réunion. Selon les différents retours reçus, adaptez ou validez votre charte de télétravail. La touche finale : envoyez-la à l’ensemble de vos collaborateur·rices et rendez-la accessible à tout moment. Cette charte devra ensuite être transmise à chaque nouvel·le arrivant·e dans l’entreprise, lors de son intégration.
Optimiser régulièrement votre charte de télétravail
Votre charte est prête, vous l’avez communiquée à tout le monde, vous êtes prêt·es à vous lancer. Et ensuite ? Pour mettre en place le télétravail avec des bases solides et guider les collaborateur·rices dans ce changement, ce nouveau mode de travail, il est aussi nécessaire de réévaluer votre dispositif au fur et à mesure. Sondez-les à nouveau : sont-ils·elles épanoui·es ? Quelles sont les pistes d’amélioration de leur Qualité de Vie au Télétravail ? Faut-il opérer des changements dans votre politique ? Si nécessaire, adaptez votre charte et communiquez les changements effectués aux équipes.
Pour renforcer l’engagement de l’entreprise sur ce sujet, vous pouvez également mettre en place une charte sur le droit à la déconnexion. Rédigée en collaboration avec le CSE, elle doit stipuler les objectifs de la déconnexion, comment l’employeur contribue à ce droit, ainsi que les mesures et les actions de formation et de sensibilisation à mettre en œuvre pour que chacun·e puisse se déconnecter durant son temps libre pour un meilleur équilibre personnel et professionnel.
2. Optimiser l'environnement de télétravail
Partager les bonnes pratiques de télétravail
Avoir accès à un environnement de travail optimal est indispensable pour faire perdurer une politique de télétravail efficace sur le long terme. L'entreprise doit donc donner toutes les clés aux collaborateur·rices pour travailler en distanciel ou travailler au bureau tout en restant productif·ves. Il faut donc aménager des espaces de travail propices à la cohésion et au bien-être physique et mental. Pour sensibiliser vos salarié·es à l’importance d’un bon aménagement de l’espace de travail, vous pouvez créer des fiches de conseils et de bonnes pratiques à transmettre à toutes les personnes en télétravail pour les guider dans l’aménagement de leur espace et améliorer leur confort.
Choisir le bon espace
Tout d’abord, le choix du lieu est très important. Privilégier un espace de travail calme permet une meilleure concentration. Choisir de travailler dans un endroit dédié au télétravail (c’est-à-dire une une pièce fermée et complètement dédiée à cette tâche) permet de favoriser l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle et se déconnecter plus facilement. Idéalement, il faut privilégier les espaces lumineux, près d’une fenêtre si possible, car la lumière du jour augmente la motivation et joue positivement sur l’humeur des collaborateurs. S’ils·elles ont un travail créatif, encouragez-les à disposer des objets, tableaux, cadres inspirationnels ou autres pour renforcer leur créativité. Adopter la bonne posture
Afin d’éviter à vos collaborateur·rices tous les risques physiques comme les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou les troubles visuels liés au télétravail, veillez à les conseiller sur la meilleure posture à adopter. Cela passe d’abord par la position de l’écran : un mal de cou ou de dos est vite arrivé, il faut donc rehausser l’écran à la hauteur du fauteuil pour ne pas fatiguer les articulations. Mais tout cela n’est efficace que si l’on a adopté la bonne posture : se tenir bien droit·e et sur une chaise, à 5 roulettes de préférence pour un meilleur confort.
Bouger !
Enfin, pour protéger sa santé pendant le télétravail occasionnel ou complet, encouragez vos collaborateur·rices à bouger toutes les 30 minutes. En effet, lorsque nous sommes assis·e de façon prolongée, cela entraîne la perte de ce qu'on appelle la courbure lombaire du dos. Le tout peut provoquer l'étirement permanent des muscles du dos et engendrer des douleurs. Alors n’oubliez pas de passer le message à vos salarié·es : bouger et changer de posture très régulièrement ! Voici une idée à tester : encouragez les réunions rapides (entre 15 et 30 minutes) au téléphone dehors, pour permettre à tout le monde de se dégourdir les jambes.
Fournir les équipements nécessaires au télétravail
En télétravail en alternance ou pas, l’objectif est de fournir aux équipes le plus de confort possible au même niveau que si elles étaient au bureau pour garantir une bonne productivité tout au long de la journée et prévenir les problèmes physiques. Seulement, à la maison, vos collaborateur·rices ne bénéficient pas forcément des équipements adéquats et certain·es se retrouvent à travailler depuis leur canapé ou (même pire !) depuis leur lit. Et à long terme, les conséquences négatives sont inévitables. En effet, selon des statistiques récentes, plus de 85 % des maladies professionnelles sont représentées par les fameux TMS (troubles musculo-squelettiques). Travailler à distance et travailler à domicile nécessite une réelle ergonomie de l’espace de travail. Il convient d’équiper vos salarié·es au mieux selon leurs besoins et leurs métiers.
Quelques équipements indispensables à placer en haut de votre liste :
- chaise ergonomique ;
- table de bureau ;
- lampe de bureau ;
- ordinateur portable ou fixe ;
- casque ;
- souris ;
- clavier ;
- deuxième écran si nécessaire ;
- étagères ;
- fournitures diverses (cahiers, bloc-notes, stylos, calendriers, etc.) ;
- des plantes pour leurs vertus apaisantes sur le stress.
Mais comment gérer les budgets ? Vous pouvez définir un budget individuel pour le choix et l’installation de ces équipements de télétravail. Chaque salarié·e pourra alors s’équiper selon ses besoins. Parmi toutes ces installations, certaines (table, chaise ergonomique, etc.) seront susceptibles d’être conservées même une fois la personne partie de l’entreprise. C’est pourquoi il peut être plus intéressant de définir une prise en charge de l’entreprise à hauteur de 50 %.
Envisager les espaces de coworking
Quand on vous dit télétravail, vous pensez immédiatement au travail à domicile ? Le télétravail peut être un exercice solitaire, mais cette solitude peut parfois créer un sentiment d’isolement et de solitude chez les collaborateur·rices en manque de lien social. C’est pourquoi certains employeurs décident de donner à leurs collaborateur·rices l’accès à des espaces de coworking. Ainsi, ils prennent en compte les besoins de salarié·es de bouger, de rencontrer d’autres personnes, et pourquoi pas de se réunir entre collègues le temps d’une journée, pour travailler sur un projet par exemple.
Chez Assessfirst, qui a fait le choix du télétravail à temps complet pour l’ensemble des collaborateur·rices, un budget annuel individuel a été créé pour permettre aux équipes de travailler dans des espaces de coworking ou de se retrouver plusieurs fois dans l’année. Ainsi, chacun·e s’organise comme il le souhaite.
Accompagnement, écoute et soutien financier et matériel sont de mise pour préserver la santé, le bien-être, mais aussi la productivité et la concentration de vos collaborateur·rices en télétravail. Enfin, pensez surtout à prendre régulièrement le pouls de vos salarié·es pour recueillir leurs ressentis et leurs besoins, et ainsi y répondre facilement !
3. Maintenir la cohésion entre vos équipes en télétravail
Organiser des réunions régulières
Pour pallier la solitude et optimiser la cohésion et le travail d’équipe, il est essentiel de communiquer à la fois de manière synchrone (à l’occasion de réunions) et asynchrone (grâce aux mails ou à des outils comme Slack). Si la communication asynchrone offre plus de liberté et permet d’être plus efficace, la communication synchrone est nécessaire à tous les niveaux de l’entreprise, pour se connecter socialement. Il existe de nombreux outils collaboratifs pour favoriser la communication à distance.
Dans chaque équipe de télétravail, le·la manager peut organiser une ou plusieurs réunions par semaine, à un moment défini et connu de tous, pour faire le point sur les objectifs de chacun·e et le suivi des projets. Si une personne exprime le besoin d’être suivie plus régulièrement, privilégiez le téléphone au moins une fois par jour. Si, au contraire, elle souhaite faire preuve de plus d’autonomie, un outil de collaboration comme Slack peut suffire la majorité du temps. L’essentiel pour le·la manager, c’est de s’adapter aux besoins et au profil de chacun·e.
Avec des outils de chat et de visioconférence comme Skype ou Zoom, les équipes de direction peuvent facilement prendre la parole auprès de l’ensemble des collaborateur·rices, en même temps. Plus besoin de travailler en présentiel pour discuter avec ses équipes ! Chaque semaine, organisez une visioconférence pour leur faire part des actualités de l’entreprise : les objectifs, les nouveaux contrats, les bonnes nouvelles, ou même les anniversaires. Cela permettra de garder tout le monde, même les personnes en télétravail, au même niveau d’information et de garantir leur implication et leur engagement dans leur mission dans l’entreprise.
Animer vos équipes grâce à une application bien-être et sport
Le télétravail n’est pas une bonne excuse pour rester scotché·e au canapé toute la journée, aussi efficace qu’on soit. Il est primordial de prendre des moments de pause et de bouger pour rester en bonne santé. En tant qu’entreprise, donnez l’opportunité à vos salarié·es de réaliser une activité physique et bien-être.
Renforcer la cohésion
Se dépasser, partager ses performances, se mesurer à soi-même et aux autres : la pratique d’une activité bien-être ou sportive favorise l’échange et la découverte des collaborateur·rices entre eux·elles dans un contexte hors professionnel. Et si vous pensez que le télétravail est un obstacle à la pratique sportive, sachez qu’il existe des solutions digitales pour maintenir la cohésion entre vos salarié·es et de prendre soin de leur bien-être grâce à la gamification de l’activité sportive. Compteurs personnels, classements par équipe ou individuel et espaces de chat sont autant de fonctionnalités qui favorisent les échanges.
Grâce à United Heroes, où qu’ils et elles soient, vous pouvez encourager les collaborateur·rices à faire du sport ou toute autre activité. Musculation, méditation, yoga, Pilates, tapis de course, peinture, cours de cuisine, vélo d’intérieur : un large choix existe.. Ces hobbies font tomber les barrières sociales et encouragent l’inclusion et le développement personnel.
Transmettre vos valeurs et votre culture d'entreprise
Les défis collectifs sont un levier de motivation supplémentaire pour accroître la compétitivité des équipes, ce qui a un impact sur la productivité globale de l’entreprise. Quel que soit leur niveau, les collaborateur·rices s’unissent pour atteindre un nombre de points définis. Et pour les motiver davantage, misez sur les valeurs solidaires en vous engageant pour une association ou une cause ! Ces challenges solidaires sont un excellent moyen de diffuser votre culture d’entreprise et de renforcer les liens entre les équipes malgré l’essor du télétravail. Vous pouvez aussi les sonder pour savoir si une cause leur tient particulièrement à cœur, ce qui favorisera leur implication.
Par exemple, un programme sport en entreprise permet d’animer vos équipes à distance :
- Sur le court terme : via un challenge individuel ou collectif.
- Sur le moyen terme : en multipliant les défis et les conseils pour se mettre au sport.
- Sur le long terme : grâce à un programme complet pour inspirer, encourager l’activité physique et installer durablement des bonnes habitudes et bonnes pratiques en télétravail.
Créez de nouvelles opportunités d’interactions entre vos équipes en télétravail
Faites preuve d’inventivité pour multiplier les interactions entre les équipes. Des outils comme Slack sont très utiles pour instaurer des espaces de communication informelle. Pas de machine à café autour de laquelle on se rassemble le matin pour discuter de ce qu’on a fait la veille ? Créez des “channels” dédiés aux passions de chacun·e comme un channel voyage pour partager des conseils et des destinations favorites, un channel cuisine pour s’inspirer mutuellement, etc. Cela permet de fixer un cadre aux discussions tout en favorisant la communication à distance. Chez Sport Heroes, nous avons par exemple un channel dédié (sans surprise) au sport !
Pour aller plus loin, comme Gitlab, vous pouvez organiser des pauses café virtuelles. Grâce au bot Donut qui réunit deux membres de votre équipe pour qu’ils·elles apprennent à mieux se connaître à l’occasion d’un café, d’un déjeuner ou d’une séance de sport. Et rien ne vous empêche de le faire en télétravail.
Inspirez-vous de l’entreprise HelpScout qui organise des “Troop Talks” : 10 personnes sont tirées au sort pour participer à une visioconférence autour d’un thème. Des exemples ? “Book report” pour parler d’un livre qui vous a particulièrement ému·e, qui a changé votre vie, ou encore “Recipe Party” pour partager votre recette préférée et vos conseils de chef·fe. “Bon-App-etite” permet de donner votre avis sur l'application que vous préférez et que vous utilisez tout le temps. En seulement 20 minutes, vous permettez à des collaborateur·rices qui ne travaillent pas ensemble de mieux se connaître pour booster la synergie collective.
4. Éviter l’hyperconnexion avec le droit à la déconnexion
Un·e salarié·e en bonne santé et épanoui·e, c’est une personne qui peut déconnecter. Le droit à la déconnexion est primordial pour assurer une bonne qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) à vos employé·es, surtout pour le télétravail après Covid. Or, pour le travail à domicile, la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle de a tendance à se flouter. Parvenir à couper et éteindre son écran peut être un vrai casse-tête pour certain·es ! Télétravail à 100 % ou pas : comment faire en sorte que vos tous et toutes réussissent à rétablir cette frontière pour éviter l’hyperconnexion et garantir l’équilibre pro / perso ?
Le droit à la déconnexion, c'est quoi ?
La France est le 1er pays à inscrire ce droit dans la Loi du Travail (et donc indirectement la loi télétravail) promulguée en 2016 et entrée en vigueur en janvier 2017. Le droit à la déconnexion stipule qu’en dehors de ses heures de travail, tout·e salarié·e est en droit de ne pas être connecté·e aux outils numériques professionnels (ordinateur, mails, téléphone portable) ni joignable par son employeur pour des motifs liés à l'exécution de son travail. Cela permet de concilier vie professionnelle et vie personnelle, d’assurer le respect de la vie familiale et protéger la santé de tous et toutes.
Ce droit passe notamment par le respect des horaires, pauses et congés. Les entreprises doivent trouver un accord employeur-salarié·es afin de fixer les plages horaires durant lesquelles la personne peut être déconnectée de ses outils numériques et ne pas être joignable.
En cas de non-respect de ce droit à la déconnexion, les conséquences peuvent être lourdes pour l’employeur comme pour le·la salarié·e ! Tout d’abord pour la santé mentale. L'entreprise peut également être condamnée pour faute inexcusable si un salarié est malade ou est victime d’un accident en raison du non-respect de ce droit à la déconnexion.
Le télétravail a accéléré le droit à la déconnexion
Le télétravail s’est révélé un mode de travail avec des avantages salarié·es, comme plus d’autonomie, de liberté et de flexibilité, une meilleure productivité et une réduction du temps de transport. Toutefois, en télétravail, l’un des risques majeurs est l'effacement de la frontière entre pro et perso. Quand la table du salon devient votre bureau de travail et les 4 murs de votre maison votre espace de travail quotidien, décrocher le téléphone devient plus compliqué. Entre les réunions qui commencent à 8h30, la pause déjeuner de 30 minutes (ou même parfois devant l’écran) et une tâche qui peut s'éterniser jusqu'à 21h : la crise sanitaire et la mise en place du télétravail génèrent pour certains du stress et un temps d’écran bien supérieur à la normale. Selon un rapport du Parlement Européen, 27 % des collaborateur·rices en télétravail dépassent leurs horaires.
Cette connexion permanente a eu un impact néfaste sur l’état de santé mentale de ces salariés, les conduisant parfois jusqu’au burn-out. En manque d’équipements informatiques et face à la multiplication des canaux de communication, c’est un nouveau rythme de travail qui doit amener les entreprises à refaçonner ce droit si précieux pour le bien-être des équipes. Il faut donc définir un cadre et identifier les bonnes mesures pour faire respecter ce droit, qui est in fine propice à la croissance de l’entreprise.
Que dit la loi sur le droit à la déconnexion ?
Quel est votre rôle en tant qu’employeur et quelles sont vos obligations ? Le droit à la déconnexion figure dans le Code du travail et dans la loi El Khomri, adoptée le 21 juillet 2016 dans un souci d’adapter le droit du travail à l’ère du digital. Cependant, cette loi ne prévoit pas de définition claire et précise du droit à la déconnexion, il revient donc aux entreprises de préciser ses modalités d’exercice. Pour cela, elles sont dans l’obligation de rédiger une charte concernant le recours au télétravail. Ainsi, chaque entreprise à sa propre définition du droit à la déconnexion. En termes de jurisprudence, en juillet 2018, la Cour de cassation a rappelé l'obligation pour une entreprise d'indemniser ses salarié·es contraints indûment de rester disponibles. Un·e salarié·e n’ayant pas accès à ce droit peut obtenir un dédommagement de plus de 60 000 euros !
Comment encourager le droit à la déconnexion ?
Pour passer de la théorie à la pratique, cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Quelques conseils et bonnes pratiques de télétravail peuvent vous aider à garantir cette coupure entre vie professionnelle et vie personnelle.
En tant qu’employeur conscient des risques psychosociaux (RPS) engendrés par un télétravail généralisé, la santé de vos salarié·es est une priorité. Alors, mettre en place des consignes pour permettre la déconnexion est la solution. Par exemple, vous pouvez installer un logiciel de blocage des emails et des calls pro après une certaine heure, ou des dispositifs de mise en veille des serveurs informatiques en dehors des heures de travail. Définir des plages horaires de travail pour les salarié·es et activer des messageries d'absence et de réorientation sont également des outils efficaces.
Par ailleurs, faites profiter vos salarié·es de bénéfices qui les fassent sortir de leur bulle professionnelle comme un projet sport & bien-être, réductions sur certaines sorties culturelles, etc. Suite à la mise en pratique de ces différents dispositifs pour stimuler l’épanouissement de chacun·e, communiquez au sein de votre entreprise sur ces nouvelles pratiques. Rappelez à tout le monde l'importance et les bénéfices des temps de repos, de déconnexion des outils numériques et votre souhait de préserver leur bien-être et leur santé. Après quelque temps, il faudra contrôler ces mesures et, au besoin, les compléter selon la satisfaction des équipes.